(h)EX UTERO
Pour entrer dans l’œuvre (la peinture, la sculpture) de l’artiste Giulia Andreani, il faut tourner les pages de ce que Monique Wittig appelait un « féminaire ». Un recueil de mots imprimés en caractères majuscules, dans lequel les femmes sont centrales. Le recueil d’Andreani n’impose pas de contre-narrations, où les hommes seraient démis, et les femmes – contre eux –de nouvelles faiseuses de nations et d’Empires. Il faut plutôt apprendre différemment l’histoire, saisir ce que signifie peindre et conter quand des organes délaissés (vulve, trompe, clitoris – et non plus phallus etc.) génèrent et produisent des images, des figures, des discours, des noms propres.
Dans leur conversation la peintre Giulia Andreani et la philosophe et romancière Nadia Yala Kisukidi déplieront, ensemble, les pages d’un féminaire composé en commun, à travers écrits et peintures. Où l’histoire humaine apparaît avant tout comme une production organique, une production utérine.