Mangrovité : pour une nouvelle « matière » antillaise-caribéenne et ailleurs
Cet événement aura lieu en français.
Le terme « matière » peut, ici, être compris à la fois comme discipline, matériau ou encore « substance ». Par exemple : peut-on parler, en Europe, au sein même du champ académique et celui de l’art contemporain, d’un matériau « antillais-caribéen » spécifique ? Ou encore, enseigne-t-on ce que nous pourrions être en droit d’appeler les philosophies caribéennes ou la théorie critique antillaise ? Depuis son acception philosophique, nous pourrions questionner le mot de « matière » différemment : qu’est-ce que la « matière » vue et pensée depuis les pensées antillaises-caribéennes ? Quel est le rapport entre matière et imaginaire dans ces pensées ? Enfin, le « et ailleurs » qui clôt le titre ouvre à d’autres géographies étant donné que le signifiant « Antillais » ou encore « Caribéen » est celui de l’errance qui se trouve.
Programme
- Ouverture avec une performance par Kuamen
- Lecture-performance avec Estelle Coppolaniet Chris Cyrille
- Table-ronde
- Questions
Rappel du projet Mangrovité
Mangrovité est à la fois une exposition (« — Mais le monde est une mangrovité ») qui s’est tenue en 2021 à Fiminco (Romainville) et qui a réuni cinq artistes (Minia Biabiany, Makouvia Kokou Ferdinand, Julia Gault, Ludovic Nino, Kelly Sinnapah Mary) ; Mangrovité est un évènement qui s’est tenu au Palais de Tokyo en 2022 dans le cadre de l’exposition Ubuntu, un rêve lucide de la commissaire Marie-Ann Yemsi, Mangrovité est un livre ; Mangrovité est un laboratoire de recherche mangrographique qui se situe entre le monde curatorial et académique ; Mangrovité est un peuple qui vient ; Mangrovité est un projet curatorial qui tente de repenser les pratiques de l’art depuis la Caraïbe…
Les intervenants
Chris Cyrille, poète, critique d’art et conteur d’exposition indépendant, a étudié la philosophie et la théorie d’art à l’Université Paris 8. Il écrit pour plusieurs revues françaises. Il a curaté l’exposition « — Mais le monde est une mangrovité » (2021, Galerie Jeune Création), dont il codirige la publication du catalogue (Rotolux, 2022). Il est actuellement résident aux Ateliers Médicis. Il s’intéresse, en tant que théoricien et poète, aux philosophies et esthétiques caribéennes.
Nadia Yala Kisukidi, née à Bruxelles, habite en France. Elle est maîtresse de conférences à l’université Paris-VIII, spécialiste de la pensée d’Henri Bergson et des études postcoloniales. Elle était vice-présidente du Collège International de Philosophie (2014-2016) et maintenant est Fellow de l’Institute for Ideas and Imagination de l’Université de Columbia (2022-23). Elle est l’auteur d’un livre avec Djamila Ribeiro, feministe et philosophe brésilienne, Dialogue transatlantique (Paris, Anacaona, 2021), et d’un roman, La Dissociation (Paris, Le Seuil, 2022).
Kuamen est un artiste plasticien et performeur, dont le travail analyse des comportements sociaux et des injustices du point de vue d’une minorité ethnique multiculturelle. Né à Londres d’un père congolais et d’une mère mauricienne, il vit depuis plus de 30 ans dans la banlieue parisienne, où il étudie des questions sociales comme le racisme, la paupérisation, la solitude ou la surconsommation du point de vue d’un immigré.
Estelle Coppolani est poète et écrivain originaire de l’île de la Réunion. Son écriture s’intéresse aux héritages diasporiques, en particulier depuis la perspective des femmes. Elle travaille sur les fonds littéraires (oraux et écrits) de l’océan Indien et sur les phénomènes de recomposition poétique engendrés par les situations de migration. On peut lire ses textes en français et en anglais dans plusieurs revues : Revue de Belles-Lettres, Lettres de Lémurie, Copihue Poetry.